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la lampe à essence à gravité "Very Best" n° 9

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La lampe à gravité "Very Best" n°9

Fabriquée par les établissements "Very Best" (Paris, XIe)

Début du XXe siècle, en laiton nickelé (à l'origine)

Carburant : essence pour une puissance de deux fois 150 bougies.

 Voir aussi la "Very best" n° 12 ►

Very Best n° 9

 

Catalogue Very Best

Sur ce catalogue en ma possession, ces lampes sont dites "américaines". On peut légitimement se poser la question de leur origine, car, comme le spécifie la molette d'ouverture de l'essence, il s'agit d'un "modèle déposé - Paris - France".

Petit rappel concernant le droit sur la propriété industrielle : "modèle déposé" et "brevet" sont deux choses différentes ; le modèle concerne le design de l'objet, alors que le brevet concerne une idée, un dispositif spécifique. Autrement dit, différents modèles de lampes peuvent utiliser un même brevet mais être très différents dans la mise en oeuvre de ce brevet (par exemple ils utiliseront le même système de bec breveté, mais la façon donc le gaz est amené au bec, ou la pression faite, etc. constitueront le design exclusif du modèle).

Après une enquête, notamment sur un site bien connu, je suis persuadé que cette marque est française ; voir : http://www.lampguild.org/Default.html?Defaulttext.shtml&1

Je m'explique : il n'y a pas de trace de la marque "Very Best" aux USA (en tous cas pour l'instant, personne n'en a trouvé !).  Le rapprochement avec la marque américaine "Best light Co" ne dit rien non plus à nos amis collectionneurs américains ou autres. La molette est gravée d'un "modèle déposé, Paris", et le look de la lampe est très français.
Autre chose : les vis qui tiennent la partie inférieure du brûleur sont en triste état. Je dois les changer. Mais ce ne sont ni des M4, ni des M6. Donc des M5 ? Et bien non, le M5 ne passe pas, c'est en fait du M4.5 mais cela reste un pas métrique et non pas américain. De plus,  la taille de la clé nécessaire pour desserrer les vaporisateurs est bien du 19, toujours un pas métrique, non utilisé aux USA.

 

Visserie "Very Best"

Je fais donc l'hypothèse que ce type de lampe a été produit en France à partir d'un brevet américain (sans doute, peut-être...) et que le fabricant "parisien" (ça aussi, c'est très chic !) a déposé un modèle pour protéger le design à la française.


La mention "lampe américaine" du catalogue était juste là pour faire rêver, donner aux acheteurs l'impression de ne pas être des gens comme tout le monde. Le rêve américain faisait déjà des ravages dans les années 1900.

 

Logo "Very Best"

... jusqu'à preuve du contraire !

 

Catalogue "Very Best" de 1912 / 1913

 

"Very Best" n° 9

Ce n'est pas exactement le même modèle, ici les pointeaux et la molette des gaz sont dans l'alignement des vaporisateurs. On l'imagine bien au dessus d'un billard, dans la fumée des cigares.

 

"Very Best" : partie haute.

Comme la Marvel, (http://metronius.free.fr/Lampes_m10_marvel.htm) cette lampe n'a ni pompe, ni mèche. L'essence descend par son propre poids du réservoir de 2 litres vers les deux brûleurs.

La lampe est en piteux état. Le nickel (ce qu'il en reste) est recouvert d'une épaisse couche de vert-de-gris. Il part par plaques lépreuses. Par contre, la lampe paraît complète.

On procède au démontage :

 

"Very Best" : partie basse

La partie basse de la lampe avec les 2 vaporisateurs.

 

La "Very Best" passée à l'acide

La partie haute de la lampe; il n'y a rien à démonter, mais c'est très sale. Il faut employer les grands moyens : l'acide.

 

Maintenant, la partie basse est propre.

Puis c'est le bain chaud dans l'acide citrique, et enfin la brosse en laiton.

Le nickel a complètement disparu, mais ça commence à ressembler à quelque chose. On découvre notamment de belles rosaces en laiton qui servent à solidariser les deux brûleurs.

  •  

La partie haute pose un gros problème ; le réservoir est fendu en de nombreux endroits.

La soudure semble difficile. Le laiton est très fin. Il y manque de petits morceaux. Le démontage du réservoir en dessoudant est trop risqué vu l'état du laiton.

J'ai donc décidé de boucher les trous en coulant de la résine époxy par l'intérieur du réservoir.

 

L'étendue des dégâts

 

paration du réservoir

Les bords rapprochés le plus possible ont été soudés par points à l'étain. Puis j'ai fait un bandage avec du ruban adhésif élastique qui a la propriété de se coller au plus près de la surface du laiton. Le but est d'éviter au maximum d'avoir à nettoyer d'éventuelles coulures de résine à l'extérieur.

La résine époxy doit être catalysée en proportions très précises. Il faut employer une balance de précision, mais sinon c'est un matériau très pratique qui s'emploie soit en imprégnation sur de la fibre de verre soit en y mélangeant des microfibres de bois pour obtenir un mastic plus ou moins épais. Elle a la consistance d'un miel liquide et peut donc être coulée à l'aide d'un mini entonnoir dans le réservoir. Ensuite, on couche le réservoir et on attend que la résine durcisse.

Ce n'est pas très joli, mais le réservoir est à nouveau étanche !

La cuve est réparée !

Un petit coup de peinture pour cacher les imperfections.

Le flotteur dans le réservoir

L'évent du réservoir est muni d'un petit flotteur en liège, fixé sous le petit clou en laiton sur le dessus du réservoir. Quand le niveau du carburant monte, le mini flotteur monte et bouche le trou d'évent pour éviter les fuites. Il est installé avant la soudure complète des 2 parties du réservoir.

 

Les tiges

 

Le vaporisateur

 

Détail du vaporisateur

Le vaporisateur est muni d'un petit dispositif décanteur qui permet de ne pas laisser passer les impuretés vers le gicleur.

 

  •  

 

On va pouvoir commencer à remonter....

 

Allumage des brûleurs

..... et faire un essai d'allumage des brûleurs.

"Very Best" : un brûleur.

Belle flamme bleue ! Il ne manque que les manchons !

 

Manchons "Very Best"

Mais c'est une autre histoire...

 

 

Des feuilles et des fleurs...

 

Et un beau brûleur qui cherche un abat-jour...

Voir aussi la "Very best" n° 12 ►