Les lampes de Michel dit "Papoum"

1 - Les lampes à huile

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Les lampes de Michel "Papoum"

 

- Les lampes à huile

 

Michel, qui signe "Papoum" dans le forum, est un collectionneur du Midi de la France.

Il nous explique l'histoire des lampes à huile depuis le XVIIIe siècle.

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LES LAMPES À HUILE

 

Plusieurs inventions dues à Ami Argand, en 1784, ont permis une évolution relativement rapide dans les techniques de l'éclairage : :

le bec à double courant d'air et la  mèche tissée

Sur ce bec, Argand plaça une mèche circulaire et peu épaisse, au lieu des mèches plates ou rondes jusqu'alors utilisées : la flamme était ainsi mieux alimentée en l'oxygène,  par l'intérieur tout autant que par l'extérieur. La mèche était fixée entre les bagues B et C et coulissait dans le tube A par l'intermédiaire de la crémaillère m.

 ♦ la cheminée de verre

Dans un premier temps, Argand avait placé au-dessus de la flamme une cheminée en tôle qui fut rapidement remplacée par un tube de verre.

Les huiles

On utilisait les huiles de colza, navette (choux rave et navet), œillette (pavot) ou autres... Actuellement, on donne la préférence à une huile minérale : l'huile de paraffine fluide qui a l'avantage de ne pas siccativer.

 

► La lampe à niveau variable

Les « crassets », en pays d'oil ou « chaleil », en pays d'oc, très souvent fabriqués en fer, étaient des lampes utilitaires (mines, ateliers) ou utilisées dans les régions rurales pour l'éclairage des maisons.

 

Ces lampes de table dites « florentines », qui pouvaient posséder jusqu'à six becs, étaient très souvent munies de quelques accessoires, pendus au bout de chaînettes, tels qu'une pince pour tirer les mèches, une aiguille pour déboucher le bec, des ciseaux à moucher, un petit seau pour jeter les vieilles mèches, un éteignoir.

 

► La lampe à niveau constant

Pour alimenter la mèche en huile de façon constante, sur ce type de lampe, on avait utilisé le principe de l'abreuvoir à oiseaux (vase de Mariotte). Le principal inconvénient de ce système était la difficulté de remplissage du réservoir, car il fallait le déposer ou basculer la lampe, ce qui ne se faisait pas sans salissures.

 

   

 Au début du XIXe siècle, ce genre de lampe à tige fit son apparition. Ces lampes eurent du succès, surtout par l'utilisation d'un bec à double courant d'air et aussi d'un réservoir amovible qui permettait de faire le plein d'huile sans retourner la lampe. Ce réservoir comporte un clapet en plomb monté au bout d'une tige en fer. Une fois le réservoir sorti de la lampe, on le tourne à l'envers, le clapet s'ouvre et on remplit le réservoir d'huile. On tire sur la tige, ce qui ferme le clapet, et on peut redresser le réservoir et le remettre en place. Lorsque le réservoir est rentré à fond, la tige en fer touche le fond de la lampe, ouvre le clapet, l'huile descend dans la lampe.

 

Les lampes mécaniques

► La lampe à pompe

La lampe à pompe se compose de deux réservoirs d'huile. Dans le réservoir inférieur, qui contient la pompe, on verse l'huile après avoir déposé la partie supérieure de la lampe. Le deuxième réservoir se trouve à l'intérieur de la bobèche : il fait aussi support du lamperon et contient une mèche plate. En enfonçant à plusieurs reprises la bobèche, maintenue en position haute par un ressort, on actionne la pompe qui fait monter l'huile dans ce même réservoir. La lampe peut alors fonctionner comme une lampe à niveau variable. On remplace l'huile consommée par la combustion en donnant de temps à autre quelques coups de pompe.

 

► La lampe à mécanisme d'horlogerie (lampe Carcel)

L'horloger Carcel et Carreau déposèrent en 1800 un brevet de lampe à huile à mouvement d'horlogerie. Ce mouvement, placé sous la lampe, entraînait une pompe placée au fond du réservoir. Cette pompe immergée dans l'huile montait celle-ci  jusqu'à la mèche. Beaucoup de lampistes déposèrent des brevets pour améliorer ce système de lampes: Gagneau en 1819, Rimbert 1826, Carreau 1834, Cadot 1838. Certaines de ces lampes furent réutilisées pendant la guerre de 1914-1918, car le pétrole se faisait rare.

 

 

► La  lampe à modérateur de Franchot (brevet 1836)

Un grand nombre de modifications furent apportées à ce modèle durant la soixantaine d'années de production de ces lampes.

 

A:   Clé de crémaillère du piston D

B:   Bec à double courant d'air (bec d'Argand)

C:   Clé de réglage de la hauteur de la mèche

D:   Piston métallique avec garniture cuir

E:   Ressort à boudin droit ou à double fusée

F:   Clapet de passage d'huile lors de la remontée du piston

G:   Canal ascensionnel de l'huile vers la mèche

H:   Huile

I:    Crémaillère de remontée du piston

J:   Crémaillère de réglage de la mèche

K:  Joint d'étanchéité entre le tube du bec et du piston

M:  Modérateur (tige conique régulant le passage de l'huile vers la mèche)

 

Éclaté d'un Oléogène à modérateur

A:   Clé de crémaillère du piston D

B:   Bec à double courant d'air (bec d'Argand)

C:   Clé de réglage de la hauteur de la mèche

D:   Piston métallique avec garniture cuir

E:   Ressort à boudin droit ou à double fusée

G:  Canal ascensionnel de l'huile vers la mèche (en deux parties coulissant en K)

I:    Crémaillère de remontée du piston

J:   Crémaillère de réglage de la mèche et porte mèche

K:   Joint d'étanchéité entre le tube du bec et du piston

M:  Modérateur (tige conique régulant le passage de l'huile vers la mèche)

Principe de fonctionnement

L'huile est introduite par l'orifice situé à la base du tube de mèche et se dépose à la partie supérieure du piston (D). En manoeuvrant la clé (A) on remonte le piston et l'on comprime le ressort (E). L'huile descend à la partie inférieure du piston par le clapet (F). Dés que l'on relâche la clé (A), le ressort se détend et comprime l'huile qui remonte vers la mèche par le tube (G). Dans ce tube se trouve le modérateur (M) dont le rôle est de réguler le passage de l'huile vers la mèche. Lorsque le ressort est totalement comprimé, c'est le diamètre le plus gros du modérateur qui se trouve au bout du tube de passage d'huile et freine ainsi un maximum le débit. À l'inverse, c'est le diamètre le moins important qui se trouve au niveau du même tube lorsque le ressort est presque détendu.

Durant le fonctionnement de la lampe, toute l'huile n'est pas consumée : elle descend le long du bec, le refroidit et retombe sur le dessus du piston.

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Photographies : collection M.Laurens,
Dessins : Histoire des Luminaires de Philippe Deitz et Encyclopédie Roret du Ferblantier Lampiste