Les lampes de Michel

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Je vais vous présenter sur ces pages les quelques lampes que je possède. Je vous ferai part des renseignements que j’ai glanés sur la lampe, le fabricant, la technique de ces lampes.

Il se peut que je fasse des erreurs (ou reproduise des erreurs glanées à droite ou à gauche), je serai très content que vous me fassiez part de vos remarques et suis prêt à en échanger avec vous.

Bonne visite,

Michel

__________________________

♦ Petromax 829 / 500 cp

Dans mes débuts, je cherchais une lampe à pression pour éclairer et aussi chauffer mon bateau. Cette lampe devait être la première et la dernière... en fait ça a été le début de ma passion pour ces lampes...

C’est une Petromax à préchauffeur rapide 829 de 500 CP.





 


Mais Je me suis vite rendu compte que cette lampe était beaucoup trop grande, trop encombrante et trop puissante pour mon petit bateau.

Je me suis alors penché sur les petites sœurs, les 250 CP. Elles ne sont plus en production, il faut passer par la recherche en occasions.



 

 

♦ Petromax 827 / 250 cp

Je me suis donc procuré cette Petromax 827/250 CP à préchauffeur rapide, datant probablement des années 1960...





Elle est faite sur le même modèle que la 829 de 500 CP ; elle dispose d’un manomètre de pression inclus dans le bouchon de remplissage. On peut y lire l’état de la pression dans le réservoir avec un trait rouge qui ne marque pas la pression maximum, mais celle qu'on doit au moins atteindre avant d'allumer. La pression de service se situe entre 1 kg et 1,5 kg ; au-delà, on obtient davantage de lumière, mais au prix d'une plus forte consommation de carburant, de manchons, et probablement... de verres ! La vis pointeau à droite sert à dépressuriser la cuve en toute sécurité, sans avoir à dévisser le bouchon.



Elle dispose d’un préchauffeur rapide ; sorte de mini-chalumeau qui vaporise un nuage de pétrole sous forte pression et permet d’allumer la lampe sans avoir recours au préchauffage à l’alcool. Ce système est pratique, mais un peu violent pour les manchons. De plus, cela « consomme » beaucoup de pression pendant les 90 secondes de préchauffage nécessaires. Il faut donc avoir une pompe tout à fait efficace (changer le joint et le huiler régulièrement), car il est presque obligatoire de pomper pendant le préchauffage pour compenser la baisse de pression dans la cuve. Il faut aussi se méfier des impuretés dans le pétrole, car le trou du diffuseur est minuscule et s’il se bouche, adieu démarrage de la lampe !



On note encore la présence d’une manette de fermeture/ouverture de l’arrivée du pétrole (marron cette fois). Le réservoir contient 0.75 litre de pétrole, contre 1 litre dans les grands modèles.



Somme toute, peu de différence avec la 500 cp, hormis la taille et quelques détails, comme ici la couleur bleue du plastique du préchauffeur, qui dépend de l’époque de fabrication.

Elle est frappée aux armes de Petromax - deux dragons, un soleil et la lettre G pour Graetz -, et de l’inscription « Original Petromax rapid, made in Germany, regd ». Elle est équipée d’un verre de marque Schott Suprax.



Elle était en assez mauvais état quand je l'ai reçue : très sale, très oxydée : elle a perdu beaucoup de son nickel.

Cette lampe m’a causé quelques soucis du fait de mon inexpérience et de la complexité des mécanismes à réviser. La lampe étant déjà ancienne (années 60), les joints des valves étaient secs, elle ne tenait pas la pression et le pétrole fuyait de partout : par le joint de préchauffeur, par le tube d’alimentation. La pompe était asthmatique, les joints en plomb écrasés…Il a fallu beaucoup d’attention pour la remettre en fonction.

Elle a nécessité un démontage intégral. Le réservoir était rempli d’un affreux dépôt de vieux pétrole qu’il a fallu évacuer. Mais elle est maintenant fonctionnelle après la révision des joints de pompe, aiguille, buse, joints plomb, etc. : un bon apprentissage.

J’ai très vite recherché un abat-jour (surplus de l’armée suisse), car elle reste très puissante.



Les différentes étapes de la restauration de cette lampe m’ont amené à utiliser souvent la méthode du démarrage en douceur, idéale lorsqu’une lampe fuit, tient encore mal la pression, le temps de trouver les bons réglages et… pour économiser les manchons.

Petromax 821 250cp

Je n’ai donc pas été surpris lorsque j’ai reçu cette Petromax 821 Baby. Celle-ci date des années 30, Sa puissance est de 200 CP

 

 

 

Son manomètre est séparé du bouchon de remplissage (contrairement aux lampes plus modernes).

 

 

Un bouchon à ailettes permet le remplissage et la dépressurisation de la cuve pour arrêter la lampe, mais il n'y a pas de préchauffeur (qui n’a été breveté qu’en février 1936). Par contre, elle dispose d’une tasse à alcool ou haricot pour le démarrage.

 

 

 

Le capot spécifique des 821, n’est pas estampillé « Petromax ». Il n’est pas embouti avec le chapeau de la lampe, mais juste fixé par deux petites vis à tête ronde qui se serrent dans un arceau métallique incorporé à l’ensemble buse/tube des gaz/ manchon.

Cela rend solidaire tout le haut de la lampe, contrairement aux 827 et aux modèles plus « modernes ». Il est donc impossible de déposer le chapeau nickelé sans le corps entier du brûleur/buse/manchon.

 

 

Le réglage de la hauteur du tube d’admission (qui conditionne en grande partie la bonne marche de la lampe) est aussi plus rudimentaire….. Il fait appel non pas à un pointeau comme sur les 827, ce qui permet de faire coulisser le tube pour régler la bonne hauteur, mais à deux gros écrous, qu’il faut dévisser, puis revisser, puis redévisser, puis….ce qui rend le réglage de la distance entre le gicleur et ce tube un peu crispant.

 

Le montage de la 827/250CP est plus pratique :

 

 

On la démarre en remplissant la tasse (ou haricot) d’alcool à brûler, on enflamme l’alcool et… on attend que la lampe monte en température. On ouvre la manette du pétrole et ne pompe que tout doucement quand la lampe est bien chaude, c’est imparable et ça évite les flammes et autres dégoulinures de liquide…encore une fois, si on est patient.

 

Elle a déjà eu une autre vie en Inde. Elle a été gravée avec un poinçon minuscule sur le bas de la cuve : le nom du propriétaire ? Si quelqu’un peut me le traduire, je l’en remercie d’avance.

 

 

Elle avait un verre artisanal en lames de verre ordinaire, le tout tenu dans une double cage métallique, mais il était en tellement piteux état que j’ai dû le remplacer par un verre neuf.

 

La restauration de ces 821 est beaucoup plus simple que pour les 827. Ici pas de soupapes, hormis celle de la pompe

(traditionnellement munie de son joint en cuir huilé), pas de joints en caoutchouc qui sèchent, pas de réglages minutieux

entre la soupape d’admission dans la cuve et la hauteur de l’aiguille dans la buse….

 

Le mécanisme comprend une manette circulaire noire en bakélite qui commande une tige par l’intermédiaire d’un mini-excentrique.

 

 

Cette tige coulisse dans le tube d’arrivée du pétrole. Une aiguille est vissée sur la tige et bouche le gicleur ou buse. Lorsque l’aiguille est en position basse, le pétrole est expulsé par la pression et vaporisé à travers la buse en céramique et le manchon. L’aiguille sert aussi à déboucher le mini-trou du gicleur s’il s’encrasse, par un rapide mouvement de la manette.

 

 

 

La 821 d'Aden

 

J’ai acheté cette 821 baby Petromax (début années 30) en Italie, où elle avait rendu de bons et loyaux services dans les chemins de fer italiens.

 

Le manomètre est ici remplacé par une vis nickelée, et un joint en plomb assure l’étanchéité. Elle a un magnifique bouchon de remplissage à ailettes, qui sert aussi à la dépressurisation.

 

La lampe était munie d’un verre de fortune artisanal, comme on en trouve en Inde, et qu’il a été possible de restaurer.

 

 

 

 

Le capot estampillé « Petromax » a perdu tout son nickel par l'effet de la chaleur.

 

 

 

 

Cette lampe se préchauffe à l'alcool, comme toutes celles de cette époque.

 

 

 

 

Deux plaques originales ornent la lampe. La première, écrite (quelqu'un sait-il en quelle langue ??) n'a pas encore été élucidée !

 

 

 

 

La seconde plaque, écrite en arabe, dit à peu près : «  La flamme est un espoir ou un kanoune  pour méditer. »

Un kanoune est un  petit fourneau en poterie, aux pieds surélevés, sur lequel on posait les casseroles, chez les populations juives d’Afrique du Nord (une sorte de chauffe-plat). Kanoun est aussi le mot pour l’endroit où on fait le feu, l’âtre, en langue berbère.

 

 

 

 

Comment une lampe vendue à Aden (au Yémen) a-t-elle pu se retrouver en Italie, pourvue d’un verre Indien et d’inscriptions en langue arabe ?

 

D’après mes recherches, un chemin de fer a été construit par les Royal Engineers Britanniques en 1915-1916, d'Aden à Cheikh Othman, pour approvisionner les forces britanniques qui combattaient contre les forces de l'empire Ottoman.  Aden faisait alors partie de l'empire des Indes.

On comprend mieux la présence de la famille Patel (ou Patell), commerçants d’origine indienne installée dans ce comptoir britannique. On peut donc imaginer que la famille Patel a vendu cette lampe pour le service chemin de fer et y a fait poser une plaque à son nom.

Cette région était depuis longtemps l’enjeu de tensions importantes entre Turcs, anglais et ….Italiens. La fin des années 1930 voit les Anglais en difficulté dans cette partie de l’Afrique, tandis que les Italiens, alliés aux Allemands, s’y installent. Ont-ils emmené la lampe avec eux lors de leur retraite quand le vent a tourné ? Ce n’est bien sûr qu’une hypothèse…

En tout cas, elle a fini sa vie de travailleuse dans les Chemins de Fer Italiens…

 

Après un bon nettoyage, la réparation du verre en lames de verre ordinaire, et le changement de l’aiguille, de la buse (en 150 CP), du joint de bouchon en caoutchouc…. elle est repartie pour une autre vie.